Regardez l'interview vidéo de Guillaume Wegria ici.
Qui est Guillaume Wegria ?
Guillaume Wegria est le cofondateur et CEO de Fyteko. Fondée en 2014, Fyteko est une start-up bruxelloise qui crée des biostimulants naturels et des biomolécules pour l’agriculture afin d’améliorer les rendements agricoles et renforcer ainsi la résistance des plantes au stress hydrique.
L’innovation au bénéfice de l’agriculture
On vise à réduire de plus en plus le nombre d'intrants chimiques et c'est la véritable mission de Fyteko. Nous développons avec Fyteko de nouvelles biomolécules biobasées qui sont non toxiques. Peu de sociétés sont actives dans ce type de secteurs avec des molécules précises comme nous le faisons, explique Guillaume.
Un impact positif pour les bruxellois.es et leur ville !
L’impact principal pour Bruxelles c'est la création d'emplois dans le domaine de la recherche. En plus du recrutement d’un personnel qualifié, plusieurs stagiaires venant des Universités de Bruxelles, de Gand ou de Mons travaillent au sein de Fyteko toute l’année. Fyteko stimule donc la recherche, l’emploi en Région bruxelloise mais aussi les collaborations scientifiques. De surcroît, l’impact environnemental positif semble évident et réside dans l’amélioration de la chimie verte.
Fyteko, une équipe complémentaire
Au sein de Fyteko, on retrouve principalement des profils R&D. Nous avons des bioingénieurs avec différentes spécificités orientés biotech ou agronomie, des chimistes (même si on travaille sur des molécules bio, les procédés restent de la chimie ou de la biochimie), des PhD,… En dehors de ces profils scientifiques, il y a également des personnes qui travaillent en business général comme Bénédicte qui gère toute la partie opérationnelle, Denis qui est le directeur des ventes et Sarah qui s’occupe de la communication.
Grâce au soutien d’Innoviris…
Fyteko a bénéficié très tôt dans son développement du soutien d'Innoviris. En 2015, ils ont reçu le prix Innovative Starters qui leur a permis de développer les bases de la R&D et protéger intellectuellement leurs innovations. Aujourd'hui, leur premier produit arrive sur le marché. C'était le projet clé pour la start-up afin de tout démarrer et développer leur technologie et leurs premiers produits. A partir de là, un autre projet est né avec une entreprise partenaire en Allemagne afin de développer l'utilisation de cette technologie différemment. Fyteko a pour cela bénéficié d’un Eurostars, programme financé par la Commission européenne mais où Innoviris sélectionne et alloue les financements au niveau régional. En 2020, l’entreprise a eu la chance d'être l’une des seules sociétés dans le domaine de la biotech en Belgique à recevoir un EIC Accelerator. Grâce à la Commission Européenne et dans le cadre d’Horizon 2020, le programme qui sélectionne les start-ups les plus innovantes en Europe, les innovations les plus disruptives, Fyteko a obtenu un financement de deux millions d'euros accélérant nettement leur développement sur le marché.
Récemment, la start-up a déposé un projet auprès d’Innoviris pour la réduction de l'utilisation des herbicides en agriculture conventionnelle.
Le mot-clé de Guillaume autour de l’innovation
« Quand on parle d'innovation, ce qui me vient en tête ce sont deux choses : l'invention en tant que telle et amener cette invention sur le marché. Au sein de Fyteko, nous avons inventé plus d'une vingtaine de molécules mais pour le moment, nous en avons amené une seule sur le marché. Nous espérons en conduire une deuxième très prochainement. L’innovation c’est tout ce processus, ce n’est pas juste la R&D. »
Dans son travail, il aime…
Ce que j'aime dans mon travail c’est qu’il y a toujours cet aspect d’innovation. L'innovation n'est pas forcément que dans le labo mais elle se trouve aussi dans les réflexions, les contacts avec les clients,… On continue par exemple à faire de la veille technologique in silico sur ordinateur. Ce qui est génial dans ma fonction de CEO, c’est cette vue globalisante. On a une vue sur tout ce qui se passe et ce qui est très chouette c'est de voir la réalisation de notre travail. C'est quelque chose dont on profite rarement en tant que scientifique à l’université. Avec Fyteko, on voit des clients qui utilisent nos produits et qui sont contents de ces nouvelles molécules. On se dit qu'on n'a pas fait tout ça pour rien !
Son parcours
Après des études de bioingénieur à Bruxelles, Guillaume Wegria a commencé à travailler en tant qu'ingénieur chimiste dans le domaine de l'agriculture. Il y est resté quatre mois car le poste consistait principalement à faire des analyses répétitives et ne correspondait pas à son orientation, la biotechnologie. Par la suite, il a reçu une proposition qui se rapprochait plus de son travail de fin d'études à l'ULB. Il a donc commencé à travailler pour un centre de recherche en Région Wallonne, Materia Nova. Cette expérience lui a permis d’évoluer dans le domaine de la recherche et de développer de nouveaux bioprocess pour produire des enzymes. Il y est resté 10 ans en prenant petit à petit plus de responsabilités: des premiers projets simples puis des projets industriels pour des groupes belges et pour finir la production de biomolécules. Guillaume a par la suite décidé de suivre un MBA à Solvay, ce qui lui a permis de chapeauter toute la partie biotech du centre, écrire les projets innovants, suivre le développement des projets de l'équipe, etc. Avec deux collègues, Juan Carlos et Benedicte, ils ont décidé de développer de nouvelles molécules pour l'agriculture en utilisant des technologies de synthèse enzymatique. Comme ce n’était pas le scope de Materia Nova, la direction du centre leur a proposé de lancer ce projet sur le côté et de trouver leur propre financement. C'est comme ça que Fyteko a vu le jour.
3 conseils aux innovateurs bruxellois :
1) Avoir une équipe solide et complémentaire : pour les personnes qui souhaitent innover, c’est vraiment le point clé selon Guillaume car on ne peut pas faire ça tout ça seul. Au sein de Fyteko, les compétences scientifiques, technologiques, administratives, marketing, ressources humaines de Juan Carlos, Benedicte et Guillaume se complètement à merveille.
2) Bien s’entourer technologiquement : dans le cas de Fyteko, avoir des contacts clés avec les universités, des accords avec des centres de recherche pour avoir des accès à des labos, le soutien de professeurs à l'université pour pouvoir faire des expériences, "bootstraper" ont été d’une grande aide pour la start-up.
3) Lever des fonds : pour donner confiance aux investisseurs, il faut avant de lever des fonds avoir unbrevet, une preuve de concept. Grâce à Innoviris, il existe des outils très efficaces comme « Prove your concept », « Prove your business » mais aussi « Innovative Starters Award ».